La dame de fer a attiré très tôt les convoitises d’entrepreneurs désirant profiter de sa notoriété. Aujourd’hui, ce monument reste toujours aussi fascinant dans ses dimensions immatérielles. Plus de 120 ans après sa construction, la tour continue en effet à attirer les droits de propriété purement intellectuelle comme un aimant : droits d’auteur (sur l’éclairage), innombrables dessins & modèles (suscitant près d’une cinquantaine de décisions judiciaires françaises) et bien sûr des marques de toutes sortes. Coté brevets, l’INPI vend toujours des facsimilés du brevet n° 164 364, déposé le 18 septembre 1884 par Gustave Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et pylônes métalliques d’une hauteur dépassant trois cent mètres« .
Avant même que la Tour Eiffel ne soit achevée, la course au dépôt de marque avait commencé. La perspective de l’exposition universelle de 1889 et la démesure de la construction allaient à coup sûr marquer les esprits.
La tour, dont les fondations ont été posée en janvier 1887, a été achevée le 31 mars 1889. Au cours de l’année 1888, plus d’une douzaine de marques ont été publiées. Elles concernent des biscuits (dépôt de Lefèvre-Utile), des sauces tomates, des ballons, de la bière, du vin, du Champagne (plusieurs dépôts), des « articles de Paris ou autres » (par exemple par les Grands Magasins du Printemps, ouverts en 1865), des gaufres, des aiguilles, de la chicorée, des sardines, du ciment ou encore du parfum.