L’engouement médiatique suscité par la virée en tramway de Serge Le Lama a conféré à l’animal une notoriété qui n’a pas tardé à être récupérée et monnayée. Divers détournements donnaient un premier signal de l’ampleur du phénomène.
La fréquentation du cirque dont Serge a été soustrait pour sa fameuse virée aurait augmenté de 30%. Avant un match, sa présence dans un stade foot ou dans une patinoire se monnaie 500 euros. Pour un nightclub niçois, son cachet a été de 1 200 euros. Son potentiel commercial était préalablement récupéré par Air France, Keolis (transports publics à Bordeaux), le Comité Départemental du tourisme du Gers, la Gendarmerie de Gironde, l’Unicef, HTC, Axe, Next-Up, les Paquebots de Bordeaux…
Même le chanteur ayant inspiré le patronyme qui contribue à rendre l’animal sympathique avoue bénéficier ainsi d’un regain d’intérêt. Et rapidement, des produits dérivés divers arrivèrent.
John Beautour, le directeur du cirque Franco-Italien auquel appartient le lama voyageur, a d’abord déposé une plainte (retirée rapidement) … puis une marque, espérant ainsi garder le contrôle de l’usage commercial de son animal, devenu une vedette. Il semble bien que cette célérité ait été dépassée.
Ils furent cinq avinés à balader le camélidé bordelais en tramway. Ils sont aujourd’hui au moins autant (dont trois en copropriété) à avoir déposé son nom en tant que marque.
Les questions juridiques qui gravitent autours de ces dépôts en apparence bien futiles touchent des problèmes divers :
- Le propriétaire de l’animal est-il de facto propriétaire du nom de l’animal ? D’un droit à l’image de son animal ? Le cas échéant, sous quelles conditions ?
- Un « mème » est-il une chose sans maître ? (notion déjà évoqué en lien avec les marque)
- Dans le même ordre d’idées, un signe repris diversement par une multitude d’internautes peut-il exercer la fonction essentielle de la marque ?
[sans que cette fonction n’y soit évoquée, on peut faire un parallèle avec les décisions examinant la validité des marques portant sur « et 1 et 2 et 3 zéro », tant l’expression qui rappelle le score réalisé en finale du mondial par l’équipe de France de football, était sur toutes les lèvres en 1998 (TGI Montpellier, 25 octobre 2005, FUNTOP CRUISING/ FOIR’FOUILLE SA ; SOLEPRO SARL ; CA Montpellier, 6 février 2007, 2005/06121)] - Le chanteur aurait-il pu intervenir (et sur quelles bases) contre l’usage de plus en plus farfelu d’un nom qui n’est sans doute pas par hasard si proche du sien ? Peut-il obtenir la nullité (et sur quelles bases) des marques Serge Le Lama ?
Au delà des aspects cocasses de cette histoire, j'avoue être incapable de répondre aux 4 points que vous évoqués. Je mettrais un préalable au point 4 : que Serge Lama ait déjà déposé une marque sur son patronyme.
Par ailleurs, si certains se sont amusés a déposer des marques, j'image qu'ils ont du faire de même pour les noms de domaines. Mes recherches n'ont rien donné jusqu'à présent.