Personnages mythiques de la conquête de l’ouest américain, le cow-boy a été l’archétype de l’homme fort, authentique, qui se la joue indépendant et rebelle tout en domptant une nature sauvage et en évoluant dans de grands espaces.
Au cinéma et dans les bandes dessinées ce personnages a été le héros de westerns, genre populaire et codifié qui a eu son heure de gloire dans la seconde moitié du XXè siècle. Les cow-boys, garçons vachers à la dégaine et l’accoutrement typiques, ont aussi popularisé un style vestimentaire : chapeau à large bord, bottes en cuir, vestes à franges et pantalon en denim.
Au regard de cette aura, il est un peu étonnant de trouver si peu de marques où figurent de tels personnages. Sans que nos sondages de bulletins officiels n’aient quoi que ce soit de représentatif, on a un net sentiment qu’il y a un plus grand nombre d’indiens parmi les marques qui y sont consignées.





Les cow-boys, dont le duel en face à face dans la grand rue déserte est un des grands cliché des westerns, s’affrontent aussi dans les prétoires. Pour schématiser, voici comment se sont terminés les batailles suivantes (où, histoire de rester lisible, toutes les marques en jeu ne sont pas reprises) :
Les marques semi-figuratives Panama Jack (à gauche) et Country Jack (à droite) peuvent coexister, en l’absence de risque de confusion. Visuellement, la « représentation de l’homme portant un chapeau est également différente, dans la demande de marque il s’agit d’un cow-boy se tenant debout et portant une selle alors que dans les marques antérieures il ne s’agit que de la tête d’un homme coiffé d’un chapeau de type borsalino (sic! comment l’EUIPO peut écrire ceci alors que la marque Borsalino est protégée notamment via l’enregistrement 96628 ?). » Intellectuellement, il est « probable que le consommateur considèrera que les marques antérieures font référence à un personnage (fictif ou réel) se nommant Panama Jack et que la demande fait référence à un personnage ayant une relation avec la musique country. »
EUIPO Div. Opp. 30/06/2004 décision nº 2164/2004, Corado Trading Internacional, Lda. / Pratika Srl
En revanche, ça chauffe pour Jees, qui ne fera pas bon ménage avec Lee. Parmi les points communs déterminants, l’Office note que les éléments verbaux sont brefs et partagent un double « e » et que les éléments figuratifs qui occupent « 85 % de
l’espace » présentent :
- « [un] cavalier type cow-boy montant un cheval qui se cabre ;
- la tête du cheval se cabre vers le bas
- le cavalier et le cheval se dirige de la gauche vers la droite ;
- le cow-boy porte un chapeau type texan ;
- le cow-boy tient les rênes d’une main et l’autre bras est en arrière du buste ;
- un nuage de poussière au sol est représenté ;
- une palissade de bois qui part d’en bas à gauche pour aller en haut à droite«
EUIPO Div. Opp. 25/10/2001 décision nº 2539 / 2001, The H.D. Lee Company, Inc. / Politeama S.r.l.
Dans le cas suivant, la confusion ne peut pas non plus laisser ces autres cow-boys respirer le même air. Les signes sur lesquels portent les deux marques ont « en commun une représentation réaliste de cow-boys portant un chapeau, laquelle est parfaitement distinctive au regard des produits en cause« . En tenant notamment compte de la notoriété et du caractère distinctif élevé de la marque antérieure, l’INPI conclut qu’en présence de produits identiques ou similaires et au regard de la proximité des signes, « les différences visuelles entre ces éléments figuratifs tenant à la technique de représentation, au nombre de cow-boys représentés, aux positions des personnages et aux couleurs employées ne sauraient donc avoir pour effet d’affecter la perception d’ensemble très proche de ces marques et écarter le risque de confusion.«
INPI, 31/12/2004, Opp. 04-2224 / MAS, PHILIP MORRIS PRODUCTS S.A. / CREATIV TEAM DIRECT MARKETING