Dans les années 1950, la société C.M.R. qui cherchait un nom pour ses chaussures a jeté son dévolu sur JOSPIN.
A en croire un spécialiste, l’ancien Premier Ministre n’est pas spécialement calcéophile. Le nom de famille de l’actuel occupant de la rue de Montpensier (et celui de ses ascendants) n’a sans doute aucun rapport avec le nom de cette marque.
Je crois plutôt que la clé du mystère peut se trouver dans la publication d’une association localisée à Le May-sur-Evre, c’est à dire dans la même commune que le déposant de cette marque.
Cette association, la bien nommée May-moire s’est intéressée à l’histoire des usines de chaussures situées autour de Cholet, et donc à la société C.M.R. (la région a effectivement été propice à cette industrie et à quelques encablures du May-sur-Evre, se trouve d’ailleurs le Musée des Métiers de la Chaussure).
La chronologique publiée par l’association May-moire retrace le développement de C.M.R., depuis ses origines en 1890 jusqu’à son déclin en 1985. Ce document permet de constater que C.M.R., qui signifie Chupin Maugienne Réunis, fait d’abord référence au nom de son fondateur Joseph Chupin – dont les descendants ont gardé le prénom pendant trois générations -.
Et c’est sans doute là qu’il faut chercher l’étymologie de la marque : comme dans le cas d’Adi Dassler1, c’est dans le prénom et le nom patronymique du fondateur que l’on trouve les racines qui ont constitué un nom de fantaisie : Joseph Chupin.
____________________
1 : Adidas.
Cette méthode de construction de nom de fantaisie a aussi été utilisée par Jean Gabin et Fernandel, associés dans la Gafer (la combinaison de leurs pseudonymes fût préférée à celle de leurs patronymes car elle eut donné « Moncon »).