Les marques exposées ici ont en commun la présence d’un dessin de serpent.
Un logo comprenant un serpent avait déjà été évoqué dans le petit musée ; il s’agissait de celui des biscuits Bahlsen.
Autre logo connu, celui d’Alfa Roméo contient, dans un cercle divisé verticalement en deux, la Croix de Milan, rouge sur fond blanc, à gauche et un serpent avalant la tête d’un bébé dans la partie de droite. Ce serpent est aussi un symbole associé à Milan. Surnommé « Biscione » (serpent large, en italien), il est présent dans les armoiries de la famille Visconti qui régna sur la seigneurie et le duché de Milan du Moyen Âge à la Renaissance. La Biscione est plus précisément une « guivre halissante » . La guivre est une créature fantastique à l’aspect d’un serpent dressé et ondoyant. Halissante signifie que l’animal est en train de dévorer un enfant ; ce terme qui relève du domaine héraldique a pour synonyme « engoulant » ou « issant » et l’on peut également rencontrer dans le même contexte le terme « vomissant » .
En parcourant les anciens bulletins officiels français, on trouve d’autres marques comportant des serpents, dont certaines sont rassemblées dans la présente collection. Aujourd’hui, la classification de Vienne a parqués ces animaux en 3.11.1, sous-classe à laquelle il faut associer deux classes auxiliaires : 3.11.2 Serpent et coupe (symbole de la pharmacie) et 3.11.3 Serpent(s) et baguette (symbole de la médecine).
Ces deux classes auxiliaires rappellent le lien symbolique entre le domaine médical et les serpents.
Dans un premier cas, c’est le bâton d’Asclépios enroulé d’un serpent qui constitue le symbole traditionnel de la médecine. Fils d’Apollon, il meurt foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, avant d’être placé dans le ciel sous la forme de la constellation du Serpentaire. On le retrouve dans le logo de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Une deuxième association symbolique entre les serpents et le domaine de la santé se présente dans les caducées. Ce « bâton de messager » est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque. Il s’agit d’une baguette de laurier ou d’olivier, surmontée de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Le caducée sert à guérir de leurs morsures. Les vétérinaire sont parmi ceux qui utilisent ce symbole.
Une troisième variante est la coupe d’Hygie, fille d’Asclépios et déesse de la santé, qui donnait à boire au serpent du temple d’Epidaure. Cette coupe de vin, autours de laquelle s’enroule un serpent, est largement utilisée comme symbole de la pharmacie dans différents pays. Son graphisme varie d’un territoire à l’autre : par exemple, au Québec le serpent n’a pas de tête et en Allemagne le serpent s’inscrit dans un A gothique (Apotheke). En France, l’Ordre National des Pharmaciens veille à la protection du « caducée », enregistré comme marque collective. La maison Draeger est à l’origine du graphisme, que le Conseil Supérieur de la Pharmacie établit officiellement en 1941 comme emblème des pharmacies.
Les serpents rassemblées ci-dessous représentent aussi la peausserie squameuse qu’ils produisent, des capacité de suppression des nuisibles, une similarité visuelle avec des drisses ou encore la souplesse sinueuse qui compense leur apodie.